L’école à Bessancourt-suite

L’école oui, mais pour qui ? 

L’école, maîtres, maîtresses et instituteurs, sous quelles juridictions sont-ils?

L’école, maîtres, maîtresses et instituteurs, sous quelles juridictions sont-ils?

Les installations des maîtres d’écoles ou des instituteurs sont récentes. Pour qu’il y ait des maîtres d’écoles, il faut qu’il y ait des écoles. Avant la révolution Française, l’éducation dans les villages était l’œuvre des communautés religieuses : des curés sous l’autorité de l’Évêque. L’instruction scolaire  est donnée par charité chrétienne.  L’instruction tenait lieu dans les églises ou dans les monastères.

Avant 1720, c’était l’archidiacre de la cathédrale Notre-Dame de Paris qui avait le pouvoir de nommer les maîtres et maîtresses d’école. L’école, comme il est écrit plus haut, était implantée dans des concessions religieuses.

L’obligation d’avoir une école dans chaque paroisse a attendu la Déclaration du roi Louis XIV de 1698. Mais les paroisses avaient-elles les moyens de remplir cette obligation royale ?

traité_de_1724_de_Louis_XIV

déclaration de 1724 de Louis XIV

L’école pour tous ? Certainement pas.

L’ordonnance de Louis XIV, citée plus haut, a ouvert le chemin de l’école, des écoles. Mais, pour quelle catégorie des citoyens ?

Dans le cas de Bessancourt, et probablement de la plupart des paroisses et des communes, le constat est clair. Jusqu’à la première moitié du XVIIème siècle, seule une tranche de la population savait lire et peut-être écrire. Les hommes. C’est le constat de Fénelon. François de Salignac de La Mothe-Fénelon, dit Fénelon, est connu pour sa carrière épiscopale.  Comme la plupart des moralistes, Fénelon dénonçait déjà ce fait. Ses dénonciations a porté surtout sur la négligence de l’éducation des filles, comme on le lit dans son traité de l’éducation des filles de 1687.

Fénélon

François de Salignac de La Mothe-Fénelon

La discrimination flagrante des filles dans l’instruction des enfants de l’Antiquité à nos jours est explicite dans le texte qui suit. Discrimination d’autant plus incontestable que l’on peut observer selon la situation géographique et les couches sociales de la population.

Dans l’Antiquité, les filles et les garçons recevaient la même éducation jusqu’à l’âge de 12 ans environ.

A l’époque les filles faisaient des études plus courtes que les garçons. Le père décide du moyen d’éducation de leur fille : soit elles vont à l’école et apprennent avec le maître (magister), soit elles reçoivent un enseignement à la maison avec un précepteur.

Le lien qui suit  en dit long sur l’éducation: Le Traité de l’éducation des filles. paru en 1687

Le classement par tranches d’âge qui suit est très démonstratif

De 3 à 6 ans, les enfants subissent une sorte d’entrainement physique, morale et esthétique. Cette éducation sera surveillée par les parents ou des tuteurs. Il faut apprendre à danser et chanter des œuvres de poèmes. Pour Platon, cette éducation de base exerce une influence sur le reste de la vie.

De 6 à 10 ans, les filles sont séparées garçons. Mais l’éducation reste la même pour les deux. Les garçons apprennent à se tenir à cheval, à tirer à l’arc, à se servir du javelot. Si les filles refusent l’entrainement, on leur apprendra au moins la théorie.

De 10 à 13 ans, les enfants commencent l’apprentissage de la lecture et de l’écriture.

À partir de 12-13 ans, les filles abandonnent l’école. Elles sont alors orientées à devenir de futures mères de famille. Elles restent dans la maison familiale pour apprendre avec leur mère à cuisiner. Elles s’occupent de la maison. Et les garçons ?  Les garçons apprennent à l’extérieur à combattre pour protéger la ville. Ils deviendront de vaillants guerriers. 

L’image ci-dessous est très explicite sur les  destinations des programmes éducatifs destinés aux trois états de la société.

éducation_et_instruction au MA

éducation_et_instruction au MA

 En haut à gauche, pour tous, la lecture

En haut à droite, pour les jeunes nobles, l’entraînement militaire

En bas à gauche, pour les artisans, (ici un peintre) l’apprentissage professionnel ;

En bas à droite, pour les clercs d’Église, la musique.

  L’histoire de l’éducation des filles en France: pour en savoir plus ?

Qui forme les trois états de la société médiévale?

les_trois _états_de_la_société_enluminure

les_3 _états_de_la_société au MA

L’exploration de cette enluminure du XVe siècle est l’occasion de découvrir comment la société médiévale se représente sa structure et son organisation.

Celle enluminure est très explicite:

En haut, sur la moitié de l’image est représentée la classe des gouvernants :les princes,  les aristocrates les prieurs et les combattants.

En bas à gauche, les travailleurs (bourgeois et commerçants)

En bas à droite, les travailleurs de la terre.  En savoir plus?

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voir l’école à Bessancourt 

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