L’école à Bessancourt suite-1

Bourgades ou communautés rurales.
Comment sont-elles gérer ?

La communauté rurale n’avait ni charte de fondation, ni titre authentique. La structure de la communauté rurale est fondée sur la résistance et l’opposition à la tyrannie. La tyrannie des seigneurs. Seigneurs qui ont le soutien de l’Église. Seigneurs sous la protection de la monarchie. L’excès de la centralisation des pouvoirs par la royauté dans le dernier siècle de la monarchie ont entraîné le recul des actions des communautés rurales.

Malgré la baisse de ses actions, la communauté rurale organisait des assemblées de communauté villageoise. Ces assemblées se tiennent les dimanches dans l’église ou devant la place de l’église. Des porches en extension, devant certaines églises, –il devant l’église de Bessancourt–, ont servi de lieu de réunions pour ces assemblées communautaires. Tous les habitants ont le droit d’y prendre part. A ces assemblées sont discutés les intérêts de la communauté et sont nommés les syndics. Le syndic apparu d’abord dans le vocabulaire juridique, désigne une personne mandatée pour défendre les intérêts d’une communauté en général ecclésiastique.  Sous l’Ancien Régime, il désigne une personne ou un groupe de personnes chargé de gérer et de défendre les affaires des habitants auprès de leur seigneur suzerain. Après la Révolution Française de 1789 en France, les maires remplaceront ces syndics.  La principale fonction du syndic est de désigner  ou d’élire au suffrage universel direct appliqué depuis un temps immémorial.

Il ne faut pas confondre les communautés rurales avec les communes au Moyen Âge. La commune au Moyen Âge avait sa charte, ses privilèges, ses droits et sa juridiction.

Et pour preuves, le taux d’alphabétisation en France est observé dans l’établissement des actes administratifs. Il a été constaté l’absence de signatures sur les carnets de mariage. Il en est de même sur les déclarations d’actes d’état civil. Il arrive souvent, lors de recherches généalogie de voir certains actes d’état civils (mariages ou naissances) signés d’une croix. S’il y a un lieu où il remarqué le même constat c’est lors des conscriptions ou service militaire.

Bessancourt. Naissance de l’école

Avant le 17ème siècle, la pénétration de l’instruction dans les foyers très est lente à Bessancourt. Il en est de même dans la plupart des paroisses ou des communes  environnantes. Dans les années 1700, les études ont démontré que la majorité des Français n’était pas alphabétisée. Ils ne savaient pas écrire. Peut-être, rares sont ceux qui savaient lire.

Ainsi que le démontrent les chiffres qui suivent:

Non seulement l’alphabétisation en France est avérée ; A cela vient s’ajouter l’inégalité évidente marquée entre les femmes et hommes.

De 1686-1690,           pour les hommes        29%   pour les femmes        14%

de 1786-1790,            pour hommes             47%    pour femmes              27%.

De 1871-1875,           les personnes sachant signer leur documents s’élevaient à :

                                     pour les hommes        78%     pour les femmes        66% 

(img plan de Bess 16e s et 19es)

Qu’en est-il de Bessancourt ?

Dans le cas de Bessancourt, seule une catégorie des habitants savait lire et écrire à la fin de la première moitié du 17ème siècle. Les hommes pour la plupart évidemment. Heureusement les retards ont été rattrapés de nos jours. Voyons étape par étape le chemin parcouru dans la scolarisation et l’alphabétisation en général. Il est bon de rappeler que sous l’ancien régime, la prise en charge l’instruction a été l’affaire de l’Église dans les premiers temps. Et ce, comme il est écrit plus haut, l’enseignement est donné par charité chrétienne.

Érigé en paroisse en 1186, le bourg de Bessancourt est séparé de Taverny, sa paroisse tutrice, sous certaines conditions. La Paroisse se divise en trois chapitres : l’église, ou les édifices de l’église, les marguilliers, les curés. Ce n’est pas étonnant. L’école est placée sous l’autorité du vicaire. Le vicaire est nommé par l’Evêque de Paris.

Le premier curé de la paroisse de Bessancourt est nommé vers 1253. Il a servi pendant près de douze ans.

Bessancourt, Écoles nomades 

Dire que l’école ou les écoles de Bessancourt étaient nomades n’est pas faux. Les écoles ont changé de lieux selon la possibilité de la ville. Il était difficile de trouver des locaux à louer. Parfois, ce sont des généreux habitants qui prêtent leurs maisons vacantes. Pour établir les parcours de l’école dans le bourg de Bessancourt, il faut se reporter à deux ouvrages. La monographie de Gervais Jacquin, de 1880 et la monographie de l’instituteur de 1899 écrite à l’occasion de l’exposition universelle de 1900. Ces monographies, dont on parlera plus loin dans les articles, ont été des outils utiles.

Tout a commencé par l’Eglise 

L’histoire de l’école à Bessancourt est étroitement liée à celle de sa paroisse et de sa mairie. Il est important de souligner l’importante contribution des Bessancourtois pour la survie de leur école.

N’a-t-elle pas dit que donner de l’instruction est la base de la charité chrétienne ? La première école est installée dans l’impasse des écoles, donnant sur la « Rue des écoles ». Deux classes, une classe des garçons et une classe des filles. Installée dans un corps de maison, elles étaient  séparées par le vicariat où loge le curé de Bessancourt. Conformément à l’ordonnance du roi Louis XIV de 1724.

déclararion_de_1724_de_Louis_XIV
déclaration de 1724 de Louis XIV

Le curé Jean-Marie Legollem 

C’est sous l’abbatiat du curé Jean-Marie Legollem que l’école est ouverte aux filles. L’abbé Jean-Marie Legollem, a été le curé de Bessancourt de 1736 à 1762. Il a légué toute sa fortune à la paroisse de Bessancourt. Ces généreux legs ont servi à l’édification de l’école et aux salaires des maîtres et maîtresses d’école. Hélas, à la Révolution Française tout a été arrêté. Les écoles ont été saisies. Mais pourquoi saisir les écoles? N’oublions pas que les écoles étant tenues par les hommes d’Église sont considérées comme des biens de l’Église.

L’école mixte

L’école, le vicariat et la mairie ont été des institutions nomades. Ces errances de l’école au vicariat, du vicariat à la mairie, sort subit par l’institution scolaire de Bessancourt, a duré pendant soixante cinq ans environ. L’école se tenait dans des locaux locatifs. Vers 1855, le maire Monsieur Ursemaire Baillet a fait bâtir une école mixte. École qui n’a servi que peu de temps, et pour cause.

La loi dite «  Duruy du 10 avril 1867 » tombe. Elle stipule :

Art 1er. Toute commune de cinq cents habitants et au-dessus est tenue d’avoir au moins une école publique de filles, si elle n’en est pas dispensée par le conseil départemental, en vertu de l’article 15 de la loi du 15 mars 1850. Dans toute école mixte tenue par un instituteur, une femme nommée par le préfet, sur la proposition du maire, est chargée de diriger les travaux à l’aiguille des filles. Son traitement est fixé par le préfet, après avis du conseil municipal.

pour en savoir plus cliquer sur Loi Duruy

ÉCOLE DU SOIR

Afin palier l’alphabétisation avérée des adultes adultes et parents d’élèves,  des cours extrascolaires ont été mis en place dans les villes et villages des municipalités vers 1865 et 1866. Des adultes, parents d’élèves ont pu profiter des leçons gratuites des instituteurs.

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